Épris de moi.
Tes racines travaillent la terre
Poussent en ce sens
Forcent et pulsent
Ta prise du sol
Conquérant drapeau planté
Crachat tombé soleil plombé
Main cuite attrape le fruit
Implosion poudrée
Appel aux commissures
Sourire brandit
Tes racines travaillent la terre
Poussent en ce sens
Forcent et pulsent
Ta prise du sol
Conquérant drapeau planté
Crachat tombé soleil plombé
Main cuite attrape le fruit
Implosion poudrée
Appel aux commissures
Sourire brandit
Kill kill kill kill le temps
A grands coups de mitraillette
Paresseuse
Perce perce perce perce la peau
A grands coups d'aiguilles
Petites et grandes
Seule au centre de l'horloge
Emportée par le tourbillon
M'aspire, me revendique
Inspire mon âme vaquante
M'ingurgite dans son tunnel
Me défèque démolie
Je viens de manger des fraises.
Elles ne goutent rien.
Maudites fraises de serre.
Fraises processées, shootées à l'eau, nourries aux enzymes grossissants, poussées dans du compost synthétique sous des néons programmés.
Des mégaboost-beaverbuster-fraises-rouges-vraiment-poches.
Comme ose-t'on appeller cela des fraises.
J'ai mangé de l'eau dans un emballage rouge.
Pouah-pouah.
J'ai un désir de désert
Mes pieds sur la terre aride
Dans le vide m'épandre
Ma tête à couper
Pour une goutte d'eau
Le sable sur mon cou
Pas mes yeux
Caresse de l'or
Sous le soleil brille
L'heure du sang, bleue
Et enfin, je pleure
Ma tête retenue par mes mains
Le sable dans l'oeil
Ce n'est pas fini, je dis. Ce n'est pas fini.